De l'utilité de porter un catogan et d'appeler les gens "Coco"
J'aime bien les catogans. Non, je vous arrête tout de suite, je n'en porte pas, ce n'est pas de cette manière que je les aime bien. Et non, je n'ai pas NON PLUS de photos de catogans en bikini-string sur mon disque dur. Ou du moins je n'en ai plus. Non en fait j'aime bien les catogans parce que, voyez-vous, l'un de mes premier épisodes de Dragon farci avait pour titre "Oui, oui, il porte un catogan," ce qui avait amené un certain nombre d'internautes malchanceux à gonfler mon nombre de visites grâce à Google, l'ami de quiconque cherche quelque chose. (Fût-ce des photos de catogan en bikini-string.) Le but de cette introduction, vous l'aurez compris, est de réitér l'exploit, en dévoyant de pauvres gens qui n'avaient rien demandé à personne. D'un autre côté, faire une recherche Google sur les catogans relève à mon sens de la faute de goût, catégorie "grave", je n'ai donc que peu de scrupules à leur infliger cette lecture. En plus s'ils ne veulent pas lire, rien ne les y oblige, mon rayon hypnotiseur n'étant pas encore assez au point pour que je le code sur ce blog.
Bien, le nombre de visites étant assuré, il est temps d'aborder l'épineux sujet du jour, qui n'est pas sans rapport avec les catogans. Vous l'aurez deviné, je veux bien sûr parler des publicitaires, purs produits de notre société de consommation moderne, ou une variation sur le thème de l'escroc. Non pas qu'il n'y ait pas de publicitaire honnête, au contraire, je les soupçonne pour la plupart d'être zêlés et de bonne foi dans leur travail. Qui est celui d'un escroc. Vous voulez des preuves, je le sais. Et comme je me sens d'humeur généreuse, je ne vais pas me contenter de vous conseiller d'allumer votre téléviseur et d'appuyer sur la touche 1 de votre télécommande, bien qu'au rythme effreiné de quinze minutes de pub toutes les quinze minutes, vous auriez un échantillon plus qu'honorable pour juger du caractère franchement crapuleux du travail effectué par Coco et Coco, deux publicitaires fictifs qui portent des Ray-Ban à l'intérieur en hiver et qui se coiffent d'un somptueux catogan blondinet qui révèle un front anormalement grand.
L'exercice a été répété à maintes reprises, aussi vous n'aurez pas droit à ma version de la simulation de réunion de travail (si on peut l'appeler ainsi) entre Coco et Coco, mais je vous laisse le loisir de réfléchir à celle qui a eu lieu un jour au service marketing de Samsung et qui a donné naissance au slogan que je vous exposerai au prochain paragraphe. (Quel suspense !)
Cet été, je pense que vous vous en êtes aperçus, se sont déroulés les Jeux olympiques à Pékin, en Chine. (Pour ceux qui sont nuls en géographie.) L'impact de l'évènement sur le petit monde de la publicité télévisée a été phénoménal puisque nous étions dans une situation plutôt inquiétante où pratiquement chaque spot était lié de près ou de loin aux épreuves sportives qui se déroulaient à l'autre bout du monde. Parmi ceux-ci se trouvait un spot de Samsung pour son nouveau téléphone mobile qui délivrait un message digne d'IBM en termes d'opacité et de non sens. On y voyait un type sur une scène qui mixait des bruits émis par des sportifs (genre des pas d'un coureur ou des coups de poing dans un punching-ball) avec un public en délire qui regardait ça sur des écrans géants, et une voix off nous assénait avec l'assurance d'un comédien de voix off pour spot publicitaire :
Quand votre mobile tactile éveille votre esprit olympique, l'imagination prend vie.
Cette phrase est à elle seule un véritable tour de force. Elle réussit à cumuler un nombre fascinant de caractéristiques :
-Elle n'a aucun sens.
-Elle n'a qu'un rapport très ténu avec le produit et avec l'utilisation qu'on en voit dans le spot. (parce que personnellement, le lien entre les mobiles, le sport, les concerts et l'imagination, je ne le fais pas bien...)
-Elle fait croire qu'elle a un lien quelconque avec les Jeux.
-Elle me donne un sujet d'article alors que j'avais plus trop d'idées.
Sans ironie et sans mauvais esprit aucun, je voudrais sincèrement rencontrer les gens qui ont rendu possible ce prodige, et longuement les interroger sur leurs méthodes de travail. Ils sont les héros du XXIe siècle, à n'en pas douter.
Aaah, elle est loin l'époque mythique de Super Timor...